En bordure du boisé, on s'arrête et tend l’oreille : vibrations, grattements, grincements, ruissellements, bourdonnements, cris et couinements émergent, comme pour révéler le vocabulaire de la nature. Or, ce langage est bien plus complexe que les simples fréquences captées par l’ouïe — ici, diverses créatures communiquent et collaborent entre elles et avec leur entourage, s’imitent, se tiennent compagnie. Pour alerter les autres de leur présence, certains grillons font frémir le feuillage des plantes sur lesquelles ils se sont posés. Sous terre, de vastes réseaux mycorhiziens stimulent l’échange de nutriments entre les racines d’arbres et de végétaux environnants, un partenariat vital et mutuellement bénéfique. La formulation de stratégies de survie solidaires forge des destins évolutifs profondément inter-reliés. Puisque nous sommes une partie constituante de ces écosystèmes, ne pouvons-nous pas, nous aussi, être à l’écoute, pour mieux y prendre part ?