Novembre.  Dehors, les calendules, l'échinacée, le chardon-marie, les fleurs d’onagre et le tabac parfumé gisent telles de vieilles charpentes sèches, dépouillées de leur allure estivale. Emmitouflées, butinant de plante en plante, nous ramassons leurs semences séchées, prenant bien soin de noter la provenance, le nom et l’année de chaque récolte. Pendant que nos mains s’affairent, l’esprit s’agite : Quels savoirs sont contenus dans ces plantes ? Comment les préserver, les propager et contribuer à perpétuer le cycle ? Quel potentiel réside en elles ? Au cœur du processus de la collecte – et du développement de la semence elle-même – se trouve le désir de conserver, mais aussi de réactiver quelque chose, un bagage de connaissances en dormance qui saura germer au moment propice, comme une promesse d’abondance au retour de la saison chaude.